C. TOMBU

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Artiste bruxellois, Bayard situe ses contemporains dans un monde en perpétuelle évolution, où les unités de lieu, temps et espace se télescopent. Dans cette mouvance à l’infini demeure le genre humain, épuré et sympathique. Sous le dessin précis de l’artiste se crée, en écho au titre choisi, un climat psychologique.

Pierre Bayard bascule l’espace temps, y construit une perspective par le jeu subtil des obliques, nous chavire dans de multiples dimensions en juxtaposant des plans nettement découpés, alliant à la répétition infinie de formes cellulaires, géométriques ou figuratives un bagage artistique issu, entre autres, de références bibliques, d’un Andy Warholl, d’un Vasarely ou… d’un papier peint ordinaire et largement répandu dans l’humanité.

Soulignées d’un trait continu, noir, d’une implacable netteté, les formes se simplifient, s’épurent, se gonflent, s’amenuisent et s’allongent sous la contrainte de courbes, contre courbes et droites. Le charme opère, issu du contraste d’une composition savamment orchestrée et de couleurs qui illuminent l’oeuvre d’une bienfaisante chaleur humaine.

Le peintre utilise les aplats contrastés de couleurs vives ou nuancées et des touches d’ombre et de lumière pour le modelé afin de susciter l’impression de volumes ronds et doux. Situées souvent à l’avant plan et au centre, une ou des figurines palpite(nt), amalgame fantaisiste et hallucinant d’éléments humains, de visages similaires et envahissants, de femmes différenciées par leur féminité sensuelle, d’éléments animaliers, manufacturés ou industrialisés, livrant à notre interrogation, notre soif d’apprendre et de comprendre un sourire énigmatique, un regard lancinant…

Tendresse, sérénité, dérision ou indulgence du regard d’un artiste belge, s’inscrivant dans le sillage de la Figuration Libre et croquant fin de siècle le puzzle du genre humain…

C. TOMBU

Licenciée en Histoire de l’Art et Archéologie Agrégée de l’enseignement secondaire supérieur (arts plastiques)